FOODSERVICE FRANCE: 2019 un point d'orgue dans la dynamique de l'écosystème du foodservice

L'état du marché à fin 2019
devient désormais un nouveau point de repère
dans l'évolution du marché Foodservice pré-crise Covid

Le marché termine ainsi un cycle de croissance débutée depuis de nombreuses années, emmaillé il est vrai par plusieurs crises (économique en 2008, attentats en 2015), mais résolument (pensait-on irrémédiablement?) engagée vers une véritable dynamique portée à la fois par de nouveaux modes de consommation et l'émancipation d'une nouvelle offre.

Ainsi s'est achevée 2019, au diapason des années précédentes enregistrant une croissance de 3,1% en valeur, au seuil des 90 mrds d'Euros HT de CA.

Un marché stimulé par :

• une hausse de fréquentation (+2% de repas), qui concerne, certes à des rythmes différents, la restauration rapide mais aussi la restauration avec service à table, les chaînes mais aussi de manière plus marquée en 2019, les indépendants
• le plébiscite des nouveaux services dont la livraison et le click & collect qui représentent une activité complémentaire et additionnelle
• un fréquentation touristique encore record
• la multiplication des concepts restauration.

Fin 2019, un nouveau écosystème se met en place avec une restauration qui change d’échelle, en ne se cantonnant plus à une sortie loisir ou une fonction utilitaire, mais en misant sur l’impulse, le plaisir, elle est lieu de vie (food court, tiers lieux, coworking café, café jeux, jusqu'à domicile….) visant ainsi toutes les niches de la consommation.

En visant les micro moments, ces moments de consommation jusqu’alors peu ciblés par les offres foodservice, les pauses impulsives, les fonctions périphériques (petits déjeuners, snacking en dehors de repas, after work,..) elle s'offre également de nouveaux horizons.

C’est l’expérience, "l’Eatertainment" qui est au cœur de ces nouveaux concepts. Si, au final, l’émotion est visée chez le consommateur, elle ne l’est pas tant par le spectaculaire mais par l’authenticité. Le lien, ainsi créé, est nourri par la personnalisation toujours plus forte, une attention active aux besoins du consommateur, des invitations régulières auprès de la communauté sur les réseaux sociaux en vue d’établir une relation de proximité avec le restaurateur.

Les établissements se multiplient et les nouveaux concepts essaiment les grandes villes mais aussi les régions. La différenciation et le fait d'être irréprochable (avis online), d’être "instagrammable",  et ainsi de disposer d’un ADN fort sont les maîtres mots.

En restauration, la tendance n’est pas à la déconsommation mais à la REconsommation (RE pour REvolution) via une prise de conscience des enjeux actuels.

Jamais les consommateurs n’ont été aussi engagés dans leurs actes d’achats et les restaurateurs se veulent également acteurs du changement.

Cet engagement vers des valeurs sociales et éthiques passe par une modification en profondeur des codes. Les notions d’origine et de traçabilité, de respect des filières, de la saisonnalité, des conditions de production, à travers les labels et le bio mais aussi la diminution et la valorisation des déchets, les régimes "sans", les menus "plus verts",  des produits moins transformés… sont déjà devenues la norme. Un cercle vertueux que même les collectivités adoptent avec la Loi Egalim.

En amont, c’est toute la structuration de la filière d’approvisionnement qui est impactée avec d’une part la nécessité de massifier les achats (achats collaboratifs) et d’autre part de diversifier le sourcing en particulier sur le local.

Et puis…la crise sanitaire  arriva

L’écosystème Foodservice, vivant, dynamique, en évolution perpétuelle,
demande ainsi une lecture holistique.